« Nina ailleurs…d’un pays à l’autre » de Fanny MUNZ

Informations :

Titre : Nina ailleurs…d’un pays à l’autre

Auteur : Fanny Munz

Éditeur : auto-édition

Nombre de pages : 208 pages

Format  et prix : broché 20 €   (Si vous souhaitez acheter ce roman, voici le lien)

Date de publication : 2014

Genre : récit biographique

Résumé :

Nina a 7 ans. Même si elle aime jouer avec les mots et essaie avec espièglerie de comprendre ce qu’elle pensait être une a-ven-tu-re, elle perçoit que rien n’est plus comme avant ! Et tandis que le petit rêve de bulles de savon, la mère, elle, repense à sa vie d’antan quittée à regret. C’est le père qui a décidé de passer la frontière pour changer le cours de sa vie, le cours des possibles.

Chaque membre raconte son point de vue sur leur nouvelle vie. Après l’espoir vient la désillusion et le deuil de l’avant reste difficile. L’urgence se nomme Intégration. Une famille qui, prise dans les méandres de son histoire personnelle et de l’Histoire d’une nation, vit la déchirure de l’exil. Ce récit remonte les générations qui menèrent à l’immigration de certains de ses membres pour fuir la perte de leur domaine, le déshonneur, l’injustice du drame que vécut l’arrière-grand-mère de Nina.

Entre cette petite fille qui veut rester en-tiè-re et ce père qui essaie d’être  quelqu’un s’instaure une frontière : celle de l’incompréhension.

« Moi, je croyais que l’aventure c’était toujours s’amuser. Mais non ! Être une aventurière c’est faire toujours de son mieux ! …Peut-être que je préfèrerais être une couturière … ou une lavandière… ou une meunière ! »

« Écrire, écrire, écrire… la soif d’écrire m’a toujours tenu sous quelle forme que ce soit. Petite, j’avais déjà le gout des mots ». De formation Universitaire, Fanny Munz revient aujourd’hui à ses amours de jeunesse. Avec « Nina, ailleurs », elle signe son premier roman. Elle écrit également des contes pour enfants et adultes. 

 

Mon avis :

Nous allons faire un bon bout de chemin avec Nina, 4 ans au début de ce roman, 45, à la fin. Nina, petite fille espagnole veut devenir aventurière plus tard. Elle est pleine d’espoir et d’insouciance. Elle vit avec ses parents, Tony et Julia, et son petit frère, David. Lorsque Tony décide d’immigrer en France avec sa famille, pour Nina, c’est le début d’une période qu’elle vivra très mal. En effet, être scolarisée avec le barrage de la langue va la rendre très vulnérable face aux autres enfants, bien loin d’être empathiques. Perdant toute confiance en elle, Nina vivra son immigration comme un réel handicap non visible, sournois, tapi dans l’ombre.

La décision de Tony de quitter son pays est pourtant justifiée : fuir la misère, devenir quelqu’un, oublier la guerre civile et le franquisme. Sauf que l’équilibre familial s’en trouve terriblement ébranlé.

Ce roman est une belle immersion dans le ressenti de ces immigrés, qu’ils viennent d’Espagne ou d’ailleurs (je précise qu’il n’est pas question ici des immigrés clandestins). Trouver un ouvrage qui détaille l’immigration volontaire est intéressant. Ce déracinement peut avoir de graves conséquences, sociales, notamment, très bien exposées avec Nina, ayant honte de son logement à la Cour des Miracles, et n’invitant jamais personne chez elle. Sa lutte pour s’intégrer sera quotidienne et sera constante toute au long de sa vie.

La plume de Fanny est assez délicate, même si j’aurai aimé qu’elle se lâche un peu et mette encore plus d’émotions dans ses écrits. Mais c’est un premier roman, cela se pardonne aisément, l’écriture va évoluer, elle va gagner en structure et fluidité.

Un livre court mais d’une belle intensité. On ne peut que s’attacher à Nina et à son histoire, on a envie qu’elle s’en sorte.

Je remercie l’auteur pour sa confiance, je suis ravie de cette belle découverte.

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En bref :

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteur sera présente aux Boennales 2019 et elle m’a proposé son récit. Le résumé m’a interpellée, je me suis laissée tentée et je ne le regrette pas.

Auteur connu : « Nina » est son premier roman. Je découvrirai le second, j’aime suivre l’évolution de l’écriture des nouveaux auteurs que je découvre.

Émotions ressenties lors de la lecture : j’ai ressenti beaucoup d’admiration pour Nina, qui s’est accrochée face aux difficultés. De la curiosité également, j’avais hâte de savoir comment elle allait mener sa vie.

Ce que j’ai moins aimé : récit un peu trop court. L’étoffer en développant la personnalité de Nina et sa vie aurait été un plus.

Les plus : la « vue de l’intérieur » de l’immigration, savoir ce que vivent réellement les étrangers installés dans notre pays.

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